Stéphanie Dugas - La clé vers un jardin secret.

J'immortalise les seules images que l'oeil ne voit pas. Regardez donc avec votre âme!

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Voici quelques textes que j'ai écrits en 2013. 

Regarde dans mes yeux. Regarde bien au fond de ceux-ci. Entre le brun, le vert et le gris. Oublie la mer et les vagues, prolonge seulement ton regard vers l’horizon. Oublie les nuages ou la pluie et concentre-toi sur le ciel étoilé. Examine bien cette étoile, au fond du ciel. Celle qui brille le plus. Laisse-toi guider par elle. Comme un marin en mer, tu trouveras refuge en suivant l’astre du ciel qui éclaire le plus. Laisse tes pieds glisser dans le sable chaud d’une terre vierge. Étends-toi sur la plage que j’ai à t’offrir et respire. Respire l’air de la mer et de la liberté. La liberté que chaque marin mérite après un long voyage entre les vagues puissantes et menaçantes de la vie. Souffle. Expire le mal qui te tiraille. Recrache l’eau salée que ton expédition t’a obligé à avaler. Vide tes poumons. Détends-toi. Laisse la chaleur de mon île t’envelopper, te réconforter et te protéger. Je ne peux pas te promettre que jamais la tempête ne viendra noyer mes rivages, mais tu n’as qu’à y construire ton domicile et chaque fois, la vague, à la fin de tes voyages, te portera jusqu’à moi. Je serai toujours là. Fidèle. Ensemble, l’un protégeant l’autre contre chacune des tempêtes. L’île ne sera plus vierge et le marin ne sera plus jamais perdu. 

                             *              *             *

J’aurais voulu jeter le blâme de mes mains tremblantes sur le vin que je venais de consommer. J’aurais voulu accuser l’alcool pour la chaleur qui m’enveloppait du cœur jusqu’aux joues. J’aurais voulu reprocher à la boisson la maladresse qui m’empoignait au niveau des genoux. J’aurais voulu, mais je n’aurai pas pu. Je ne peux pas nier les émotions, les sentiments et les réactions que mon corps éprouve lorsque d’un seul regard, tout bascule. Lorsque le maelstrom d’embrasement me noie d’un feu intérieur qu’une simple brise enracine profondément en moi. Lorsque je perds pied en m’accrochant aux papillons qui battent des ailes pour survivre à la tempête violente et incontrôlable qui m’ébranle tout entières. Les voix et le son des instruments que j’étais venu écouter m’apparaissaient aussi lointains qu’inaccessibles. La plus belle mélodie et le plus beau poème étaient joués par les battements de mon cœur qui s’affolait dû à ta proximité et à ta présence. Tes doigts sur ma nuque, comme un collier, me confirmaient ton emprise. Cette emprise sur la liberté que j’ai décidé de t’offrir. T’appartenir. Entière. S’accorder à tes mains comme le feraient les notes d’un piano et te jouer la plus douce des berceuses pour que ma musique t’enivre jusqu’au matin. Pour qu’entre un verre de vin et de la musique, ce soit moi que tu récites en poème et que ce soit toi cette montagne lointaine et inaccessible. La montagne que j’aurais gravie malgré mon vertige pour pouvoir crier au monde entier : je l’ai conquis. 

                     *                       *                            *

         La neige et le vent à l’extérieur ne sont que le prolongement de mon âme qui agonise. Le froid est celui de mon être qui se tord de douleur et qui préfère endormir le mal plutôt que de le ressentir. La noirceur qui tombe sur la ville est l’étoile qui s’éteint au fond de ses yeux et créera ma perte lorsque la mer sera noire et que le bateau s’échouera contre les rochers. Il n’aura été qu’une sirène de plus à m’envouter. Riez, vous là-haut qui contrôlez tout. Tirez sur les fils et dirigez ma vie tant que vous le voudrez. Un jour, j’écrirais ma propre destinée et aucune ficelle ne pourra s’attacher à l’encre sur mon papier. Le pantin que vous faites de moi ne sera plus sous votre emprise et ce jour-là, c’est vous qui pleurerez. Moi, je rirais. 


                       *                              *                             *

Lorsque j’étais enfant, je croyais que la plus grande douleur que je pouvais expérimenter était celle que je ressentais suite à mes chutes. Le moment où la terre et les cailloux se heurtaient violemment contre ma peau jusqu’à créer des fissures ou des crevasses rougeâtres sur mes genoux ou mes coudes. Ce qui était bien, à cette époque-là, c’est qu’un baiser et un pansement arrivaient à faire oublier le mal. Camoufler la blessure et cesser de souffrir; c’était aussi simple que ça. Et même lorsque je tombais, je me relevais et continuais ma course, car je savais que le mal partirait une fois la plaie recouverte. 
Cependant, on ne m’avait jamais dit qu’en vieillissant, je connaîtrais des blessures beaucoup plus profondes et douloureuses. Des lésions qu’aucun bandage ne serait en mesure de faire disparaître. Que mes chutes se feraient dans des gouffres davantage profonds et que me relever me serait chaque fois plus difficile. Maintenant adulte, je choisis les jeux auxquels je joue. J’en connais les règlements et même si je savais exactement où le précipice commençait, je m’y suis jeté en espérant que mon parachute s’ouvre au bon moment. Il s’est ouvert, mais je suis accroché contre une des parois coupantes de l’abîme et chaque tentative pour remonter me blesse. J’ai l’impression que je vais y laisser une partie de moi. J’ai beau m’y accrocher de toutes mes forces, je me sens déjà glisser hors de ma portée. Je vois ses yeux au fond de ce trou et même si j’ai envie de tout lâcher pour le rejoindre, je sais que je dois le laisser partir. Même si pour cela, je dois y laisser un morceau de moi. Ce fragment de ma vie que je lui ai entièrement donnée, il doit repartir avec lui. Et si je lève les yeux au ciel, j’y vois tous nos bons moments et toutes les fois où il a accroché un sourire sur mes lèvres en effaçant, d’un seul regard, toutes mes douleurs passées.
Aujourd’hui, une nouvelle cicatrice s’est dessinée sur l’enveloppe de mon âme. Elle a rejoint les autres que je collectionne depuis vingt-deux ans. Toutes les coupures que j’aurais sur mes mains pour avoir remonté, lentement mais sûrement, le précipice auront une valeur. La douleur sera une leçon pour le futur. Et même si ma tête me chuchote : pourquoi souffres-tu encore et toujours ? Mon cœur me répond : tu comprendras un jour.

                                  *                           *                             *

Il vient un temps dans la vie où, parfois, on a envie de tout abandonner. On souhaite tout simplement survivre dans une société où plus rien ne nous émerveille et où il nous est difficile de respirer. Puis, parfois, il y a, derrière un nuage, une surprise inattendue qui nous propulse, sans demander la permission, vers des monts que l’on croyait inaccessibles. Nos poumons s’emplissent d’espoir, notre tête de rêves et notre cœur s’emballe à nouveau comme lorsque l’on était enfant. Sourire redevient facile et naturel, respirer redevient agréable et rêver redevient vital. Lentement, le soleil caresse de ses rayons, l’espoir qui décore notre visage en permanence et nous illumine comme la pleine lune surplombant une forêt ténébreuse. Nos problèmes nous semblent banals et l’on se sent capable de vaincre n’importe quel obstacle. Tout est à notre portée, puisque nous marchons, à présent, main dans la main avec les deux parties de nous-mêmes. Le vide qui, toute ma vie demandait à être rempli, a retrouvé la pièce du casse-tête qui, comme effet secondaire, créer une constellation dans mes prunelles arc-en-ciel. 

                                  *                           *                             *
Le passé fait de nous, qui nous sommes. Le présent sert à faire des expériences, alors que le futur est une page blanche sur laquelle on écrira notre propre histoire. La vie est parsemée de chemin, parfois droit, parfois sinueux, mais un jour on comprend que l’on est exactement là où l'on doit être. Des gens vont et viennent dans notre vie, jusqu’au jour où l’on comprend qui restera et qui partira. Et bien que l’essentiel soit invisible pour les yeux, il ne s’agit parfois que d’un geste ou d’un regard pour que l’on désire rendre certaines pages de notre livre immortelles. Certains chapitres de vie s’écrivent mieux à deux… et tu es, aujourd’hui et pour toujours, l’inspiration dans mon cœur et l’encre de ma plume. ( Ceci est un texte écrit pour mon amoureux André.)

                                      *                                *                              *

On a souvent peur des changements, mais c’est parfois lors de ceux-ci que l’on découvre vraiment qui on est. C’est lorsque l’on est forcé de sortir hors de notre zone de confort que la vie prend de la couleur. C’est lorsque l’on croit que c’est la fin, que tout commence. Osez pour avancer. Avancez pour vivre. Et même si aujourd’hui je suis différente, je reste toujours la même. Car même si notre tête et notre physique changent, notre cœur demeure toujours inchangé. Il est seulement plus fort. Je suis seulement plus forte. 


Droit d'auteur : Stéphanie Dugas

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