Ce soir, le sommeil se fait
absent. J’ai beau fermer mes yeux, mais rien ne se produit. Le vide que je
tente de créer est décoré d’images et d’émotions. Même si mon âme n’a aucune
raison d’être triste, même si la vie tout entière me sourit… j’ai la tête lourde ce soir. J’ai
donc décidé d’allumer mon ordinateur et d’écrire. Voyons ce que ça donnera :
L’ennui. Ce sentiment fort et
puissant. Ce sentiment qui souffle lentement, à l’intérieur de nous, un ouragan
qui, de temps en temps, nous coupe le souffle. Qui allume, nonchalamment, un
feu naissant dont la fumée nous pique les yeux. Creusant sur nos joues, les
rivières d’émotions que l’on garde parfois caché et enfoui. Que l’on croit
absent, mais qui, les nuits d’insomnie, se met à briller comme des soleils. L’ennui.
Un petit mot renfermant tellement d’histoire. Un mot qui, en un claquement de
doigts, ravive en nous des images ou des désirs que l’on tente de chasser ou d’oublier.
Une tornade d’impatience face à des évènements que l’on attend avec fébrilité.
Le temps. Allié de l’ennui. Le sablier qui tourne et qui se retourne sans
cesse, manipulant nos émotions. Torturant notre patience et notre anticipation.
Les papillons qui s’endorment lentement dû au temps qui s’arrête presque
complètement. L’attente se fait tellement longue que les heures ressemblent à
des semaines entières. Et c’est les yeux fermés, lorsque toutes les lumières
célestes sont allumées, que la nostalgie frappe à la porte. Notre corps
frissonne. Notre âme à froid. Arrivent les souvenirs qui nous réchauffent comme
des couvertures, mais qui cèdent lentement leur place à l’ennui. Encore lui qui s’impose effrontément. La seule façon d’y échapper, c’est de tenter de
quitter notre propre tête le temps de quelques rêves. Voyager dans un monde que
l’on contrôle, inconsciemment, et souhaiter que lorsque le jour se lèvera, le
temps devienne notre allié et s’accélère. Chassant l’ennui, ressuscitant les papillons
et créant l’espoir que demain arrivera enfin. Pour que la couverture chaude qui
nous recouvre le soir ne soit plus des souvenirs, mais bien un moment présent
rassurant. Le moment où l’ennui n’existe plus, ni même un peu. Où le seul
ouragan qui existe est créé par les ailes des papillons qui frémissent sous les
astres célestes que les fenêtres de l’âme nous présentent. L’ennui. Le
sentiment qu’un seul baiser peut chasser. - 25 septembre 2013
Droit d'auteur : Stéphanie Dugas
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